Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

en made in moi - Page 28

  • Brève aoûtienne, en négligé léger ...

    Alors oui, je vais y aller de mon petit couplet sur ce qui est abandonné pendant les vacances…

     

    C’est tout de même inadmissible d’être, pendant toute l’année ou presque, l’objet de toutes les convoitises, de toutes les attentions et de se retrouver, pour villégiature toute de joliesse ensoleillée, négligemment laissé.

     

    Tu m’as posée sur mon coussin, m’a montrée tous ces « croques en bouche » et l’eau que je pourrai me procurer en me soulignant que deux semaines, ça passerait bien vite.

     

    Qu’est ce que j’en sais moi, la petite chatte rousse, de ce que sont ces valeurs de temps ?

     

    Moi, je sais simplement que je vais être toute seule dans ce grand appartement à traîner ma peine immense, à avoir peur de tous ces bruits du dehors qui pourraient n’être que des dangers pour toi.

     

    Te perdre, quelle affreuse idée terrible !

     

    Que ferai je, que serai je sans toi ?

     

    Je ne sais pas vivre sans toi !

     

    Moi, je ne sais qu’être avec toi : caressée, aimée, choyée.

     

    Grace à toi, je baigne sans cesse dans la vie délicieuse du plaisir extrêmement voluptueux des désirs comblés en demeurant malgré tout, garante de ton indubitable exquis épanouissement.

     

    J’aime à t’attendre en sachant que tu reviens bientôt, espérant la clef dans la serrure me faisant lâcher ma pelote pour venir t’accueillir en surprise, en te sautant dans les bras.

     

    J’aime à me pelotonner tout contre toi, ressentir ta chaleur jusqu’au plus profond de moi pour dormir en apaisée jusqu'au moment où d’une main sure et douce, tu me réveilleras, appelé que tu seras par l’impératif des hommes.

     

    Je m’étirerai ensuite lentement, délicatement en toute suave sensualité, encore ronronnante et vibrante de ce délice infini qui n’existe que parce que c’est toi.

     

    Non de non, je déteste déjà tous ces jours que tu as cités.

     

    Je vais en crever, c’est sûr.

    Je deviendrai la chatte morte d’amour de ne pas avoir été assez aimée…

     

    J’exagère ?

     

    Il faut que je comprenne quoi ?

     

    « Il n’y a que le personnel habilité qui est autorisé à demeurer dans la station spatiale » …

     

    Hum de miaou…

     

    C’est quoi au fait, un « croque en bouche » ? …

     

     

     

    -«Que veux tu ?

    - Juste toi. »

     

     

     

  • Ba...Bal...Balle...Et bien dégunez maintenant ...

    C’est assez ahurissant en fait de constater que l’on est vraiment rien face à un gun pointé sur soi.

     

    On se sent ridiculement fragile et vulnérable parce que bien sûr, là on n’est pas dans un film d’actions, un blockbuster à la made in USA où l’on peut désarmer l’autre en un battement de cils en posant presque un french tatoo sur le haut de sa cuisse droite, en bad hype girl.

     

    Nan, nan …

     

    Là, tu es la petite nana avec certes des neurones et une bonne condition physique, mais pas formée pour le désarmement à volonté.

     

    Alors ?

     

    Et bien, tu observes l’autre celui qui tient le machin qui peut faire très mal et t’ôter la respiration, histoire de te donner de bonnes indications sur l’attitude à adopter, qui sera sans doute aucun : je me tais, j’écoute et j’obéis.

     

    La règle, que tu entends dans tous ces fichus films sur la question, à savoir : « c’est celui qui tient le flingue qui commande »

    et bien, tu constates que c’est vrai parce qu’à ce moment là, même si tu trouvais cinq minutes auparavant que ta vie ne valait pas la peine d’être vécue, que c’est une belle chienlit toutes ces heures, maintenant curieusement, tu vas avoir envie, très envie de vivre.

     

    Instinct de survie ou esprit de contradiction ou tout simplement, le libre arbitre bafoué ?

    Va savoir …

     

    De toute manière, il apparaît comme évident que tu ne vas pas permettre à ce merdeux de te choisir pour cible.

     

    On reste en vie, on verra après .

     

    C’est ce jour là, je crois que je me suis décidée à passer de l’autre côté.

     

    Avoir été polie, gentille, aimable et douce toute ma vie, ça n’était plus la conduite permanente à adopter.

    L’instinct de résistance au « laisser faire, c’est plus pratique » , s’était désormais réveillé et il fallait qu’il devienne utile à quelque chose, enfin selon moi car après tout, j’aurai pu me cantonner à un certain type de problème à endiguer.

    Là, je pensais « en tout genre » mais surtout, humanoïde.

     

    C’est ainsi que j’ai découvert que j’étais douée, on peut dire ça comme ça, pour tout ce qui était armes et je n’avais pas de préférence en la matière.

     

    J’ai passé toute une année à me former, à m’entraîner ; à me préparer minutieusement mentalement et physiquement, à conduire toute sorte de trucs, à apprendre quelques langues pratiques parlées ici ou là.

    M’exercer était devenue ma préoccupation première et emmagasiner des informations, ma deuxième.

    Je ne manquais pas de sujets d’études ici, sur Terre.

    J’étais, je peux le dire, comblée pour mes premiers pas…

     

    Pour moi, je m’occupais différemment et utilement, j’avais trouvé un sens à ma vie.

    C’est assez fou quand on y pense, ce besoin de légitimer une attitude hors normes derrière un truc idéalement beau pour soi, un machin santé mentale en platine…

     

    En tout cas, je me sentais fichtrement bien.

     

    Les années passèrent bien vite.

     

    J’étais la meilleure dans n’importe quelle partie des mondes, la plus recherchée aussi sur certains d’entre eux mais notre galaxie est suffisamment grande et j’ai toujours été une femme judicieuse à chance constante.

     

    Jusqu’à ce fameux jour où je l’ai rencontré lui, il a été comme un écrou jeté dans un engrenage, un tout petit écrou inoffensif qui réussit à mettre tout en carafe.

     

    Dans ma profession, il vaut mieux ne pas tomber amoureuse, un moment de relâchement et hop, on se retrouve dans une de ces foutues prisons .

    Quand j’y pense, les marshals chargés de nous pourchasser partout où la convention X33 existe sont en général, de jolis spécimens superbement intelligents comme je les aime.

    C’est un vrai péché de les abîmer un peu pour qu’ils me laissent le champs libre, mais bien sûr, la liberté est sacrée n’est ce pas ?

     

    En revanche, j’ai croisé deux ou trois confrères et bien loupé pour le côté « bad boy sexy » que l’on pourrait imaginer…

    Ils colleraient la trouille à n’importe qui et je sais, ça n’est pas charitable mais, je me dis qu’ils doivent avoir une vie de sexe triste ; ça explique peut être la sauvagerie de leurs méfaits.

    J’aime à penser que je ne suis pas de cette catégorie là, je préfère une nette rapidité efficace.

     

    Mon petit écrou, qui n’était pas petit d’ailleurs, est originaire de ma planète, un artiste original, un musicien compositeur qui joue de tout et de n’importe quoi, rencontré par hasard à la terrasse d’un café non loin du Palais Royal , à Paris.

     

    J’avais besoin de souffler un peu après cette dernière mission et j’avais toujours eu envie de passer une nuit ou deux dans ce joli grand hôtel de l’avenue de Rivoli.

    Un truc vraiment pas possible au vue de la petite note concoctée à mon encontre par les marshals locaux.

     

    Ca, c’était avant que je n’aille sur Aramdia, une planète complètement peuplée de déjantés fous d’esthétisme.

    Ils inventent du coup des astuces tellement incroyables que vos propres parents ne vous reconnaissent pas, même si vous n’abusez qu’un tantinet de cette technologie là.

    Fantastique pour moi qui adore errer partout !

    La solution idéale !

    J’avais donc, désormais toujours un kit « bain de foules pour star » , ça me permettait d’avoir l’air de n’importe qui, un banal à pleurer mais si pratique !

    Du coup, promener en anonyme était redevenu possible, un plaisir incomparable de liberté retrouvée.

     

    Baptiste m’aborda sans tergiverser alors que je souriais heureuse, le nez en l’air, attablée confortablement.

    L’air était doux, la musique agréable, mes voisins policés.

    Je pensais bonheur simple et ce grand garçon là apparut bruyamment dans mon panorama.

     

    Dans d’autres circonstances, l’agitateur de mon orange pressée aurait suffit à m’en débarrasser définitivement mais, j’étais en villégiature.

    Et puis, lorsque mes yeux se sont portés sur lui, j’ai senti comme une drôle d’explosion de bonheur intensément beau.

    Force était de constater que ce truc bizarre appelé « coup de foudre » me dégringolait dessus sans crier gare.

    Il parlait vite en tirant une chaise pour s’installer prés de moi en me disant des choses insensées ressemblant à s’y méprendre à une déclaration d’amour.

    J’étais sans voix.

    Je souriais toujours.

    Je m’attendais presque à ce qu’il mette un genou par terre.

    Lorsque je le vis se lever, se diriger vers les musiciens et revenir avec une guitare à la main, je n’étais même pas surprise.

    Il se mit à jouer un morceau si magnifique que j’eus l’impression que mon âme se renversait.

    Mes yeux ne quittaient plus les siens.

    Je souriais encore, même pas fichue de parler.

    Il posa l’instrument et s’approcha pour me donner le plus délicieux des baisers.

    Mon sort à ce moment là était scellé, je serai à cet homme jusqu’à la fin des temps.

     

    J’avais oublié quelque chose d’important, pourtant : le kit de balade en liberté que j’avais endossé ne supportait pas une variation soudaine et massive des hormones.

     

    Grâce au ciel qui se couvrit d’un coup, je sentis l’alerte du dispositif, me levais bien vite et me précipitais aux toilettes sous le regard médusé de mon amoureux tout frais, du coup.

    Il est vrai que cela devait être surprenant à voir, une métamorphose en fait, mais en une toute petite fraction de seconde.

     

    Mon esprit, même chamboulé comme il l’était, envisagea tout très vite.

    J’étais dans une super high capitale hyper protégée avec des installations d’enregistrements et de surveillance de très pure dernière technologie (il n’existait pas de contre mesure, c’était fort onéreux mais garantissait un tourisme de qualité et toujours florissant).

    Mon visage repéré avait déjà du déclencher l’alerte et l’on se mettait sûrement déjà en route pour moi.

    Bouger très vite.

    Disparaître encore plus vite.

    Il en allait de ma survie, de ma liberté chérie.

    Cependant, c’était sans compter avec le tout nouveau paramètre que mon corps et mon esprit avaient intégré et qui m’intimaient de considérer activement dans mon échappée.

     

    Je n’avais pas envie de le perdre.

     

    Je m’injectai une dose suffisante pour un retour visible de banal, sortis précipitamment, lui tendis la main les yeux dans les yeux, il l’attrapa fortement et nous nous mîmes en route en riant comme des enfants.

     

    Il m’a suivie sans rien dire.

     

    Bien plus tard, quand nous évoquions notre rencontre nous savions l’un et l’autre à cet instant, l’évidence de chacun et l’enchaînement des événements n’étaient que formalités à poser résolument, rien de plus.

     

     

    -« Il paraît qu’il en est ainsi de ce que l’on appelle le grand amour. 

    Quelle chance tu as eu grand mère de le rencontrer !

    Tu crois que ça m’arrivera à moi aussi ? »

     

    Je regarde ma petite fille de seize ans, belle comme un ange tombé du ciel et je souris.

    Je lui raconte une histoire qui inclut mon passé professionnel plus que particulier et elle ne s’intéresse qu’à celle de ma rencontre !

     

    Baptiste entre à ce moment là avec les oranges pressées qu’il avait confectionnées pour nous.

     

    -«  Alors les filles, toujours à papoter ? » lance t il en se penchant vers moi pour me donner l’un de ses délicieux baisers sous les yeux écarquillés de notre petite fille, soudain, embarrassée.

     

    Toujours cette idée qui perdure que l’amour doit s’arrêter parce que le temps use, parce que les âges avancent …

    Moi, je n’ai pas vu de date de péremption au premier coup de nos yeux les uns dans les autres et encore moins, plus tard…

     

     

     

    -« Que veux tu ?

    - Juste toi. »

     

     

    Nb : Je suis encore en activités, il va de soi que vous pouvez toujours me contacter...